Sitraka, âgé de 9 ans, est un petit ange au cœur lourd. Née un doux jour d’août en 2012, elle porte dans ses yeux innocents, non seulement le voile trouble de la cataracte, mais aussi les empreintes douloureuses d’une vie marquée par l’absence et l’abandon. Privée de la douceur maternelle et laissée par un père qui a tourné le dos à ses responsabilités, Sitraka se retrouve dans les bras aimants mais débordés de sa grande sœur de 19 ans. Elle, jeune elle-même, prend soin de lui et de leurs frères et sœurs avec une abnégation qui force l’admiration.

Leur demeure, bien que remplie d’amour et de solidarité, est une maison en briques, modeste et réduite, ne comportant qu’une unique pièce de 20 mètres carrés où résonnent leurs rires, leurs espoirs et aussi leurs inquiétudes. Privés de l’essentiel, vivant sans électricité et eau courante, chaque jour est un défi, chaque nuit une épreuve. Leur quête pour de l’eau les conduit loin, vers une pompe publique éloignée, ajoutant une tâche ardue à leur quotidien déjà difficile.

Sitraka, malgré la cataracte qui obscurcit ses yeux, porte en elle une lumière intérieure, une étincelle de résilience face aux vicissitudes de la vie. Sa petite famille, soudée par les épreuves, tisse autour d’elle un réseau de soutien et d’amour, espérant des jours meilleurs et rêvant d’un avenir où la lumière dissiperait les ombres de leur existence.